L'Hôpital des enfants de Zurich et l'Hôpital cantonal de Winterthur proposent depuis peu de temps des consultations Long COVID pour les enfants (cf. informations détaillées dans l'Annuaire). Andreas Jung, médecin dirigeant de Pneumologie pédiatrique de Winterthur déclare : « Nous avons observé ces dernières semaines une augmentation des attributions en rapport avec le COVID-19, notamment en pneumologie et en cardiologie. » Il n'est pas encore possible d'estimer l'ampleur du Long COVID chez les enfants, mais on surveille la situation. « Notre consultation Long COVID pour les enfants est nouvelle et interdisciplinaire. Pour l'instant, il s'agit surtout d'établir des normes uniformes pour les examens », explique le pneumologue de l'hôpital cantonal de Winterthur.
L'étendue n'est pas encore claire
L'histoire de Mattia montre que les enfants souffrent également de Long COVID. Mais jusqu'à présent, il n'existe pas de chiffres officiels ou d'estimations en Suisse sur le nombre d'enfants et d'adolescents qui souffrent de symptômes à long terme après une infection COVID-19.
On a supposé que les enfants étaient moins susceptibles è une infection, moins susceptibles de transmettre le virus et beaucoup moins susceptibles de présenter des symptômes graves, du moins de façon aiguë. En ce qui concerne les chiffres d’infection, les données de l'hôpital universitaire de Genève, montrent que les enfants à partir de l'âge de six ans ont des taux d'infection aussi élevés que les adultes avant l'âge de la retraite, c'est-à-dire environ 10 % lors de la première vague et un peu moins de 25 % lors de la deuxième vague.
La Suède : plus de 200 cas
A la fin de 2020 déjà, un pédiatre suédois avait publié un rapport de cas sur cinq enfants suédois. Il décrit que les enfants souffrent également de symptômes à long terme.
En Suisse, il n'existe pas d'estimation du nombre d'enfants souffrant du Long COVID.
Les enfants qu'il a examinés présentaient encore six à huit mois après leur diagnostic clinique des symptômes tels que fatigue, essoufflement, palpitations, douleurs thoraciques, maux de tête, faiblesse musculaire et difficultés de concentration. Même si certains ont vu leur état s'améliorer, aucun n'a pu retourner complètement à l'école.
Aucun des enfants n'a été hospitalisé au moment du diagnostic, mais l'un d'entre eux a dû être hospitalisé par la suite pour une myocardite. En février 2021 ont déjà été signalés plus de 200 cas de Long COVID chez des enfants en Suède.
Royaume-Uni : plus de 10 % des enfants infectés sont touchés
L'Office for National Statistics du Royaume-Uni a estimé en janvier 2021 qu’environ 13 à 15 % des enfants infectés par le COVID-19 continuent à présenter des symptômes pendant plus de cinq semaines. Selon cette estimation officielle, 12,9 % des enfants britanniques âgés de 2 à 11 ans et 14,5 % des enfants âgés de 12 à 16 ans présentent encore des symptômes tels que fatigue, douleur, essoufflement ou troubles gastro-intestinaux cinq semaines après l'infection.
De nombreuses personnes touchées ne peuvent plus faire face à leur vie quotidienne comme avant la maladie.
Le groupe de soutien britannique Long Covid Kids affirme qu'il dispose actuellement de données sur plus de 2100 enfants en Angleterre.
Italie : il faut protéger les enfants
Une récente préimpression d'une étude, qui doit encore être examinée par des scientifiques indépendants, fait état d'une proportion encore plus importante. Des chercheurs italiens ont étudié les symptômes persistants chez des enfants après un diagnostic de COVID-19. Plus de la moitié des patients ont signalé encore 17 semaines après l'infection au moins un symptôme. 42,6 % des affectés subissent des limitations dans leurs activités quotidiennes. Les symptômes tels que fatigue, douleurs musculaires et articulaires, maux de tête, insomnie, difficultés respiratoires et palpitations étaient particulièrement fréquents. Il s’agit des mêmes symptômes qui ont été décrits chez les adultes.
« Les preuves que le COVID-19 peut également avoir des effets à long terme chez les enfants [...] soulignent la nécessité pour les pédiatres, les experts en santé mentale et les responsables de politique de prendre des mesures pour réduire l'impact de la pandémie sur la santé des enfants », écrivent les chercheurs italiens dans leur étude.