Bien que les symptômes du COVID-19 soient similaires chez les enfants et les adultes, la plupart des enfants infectés par le SARS-CoV-2 présentent des symptômes légers, voire inexistants. Les enfants peuvent également présenter des symptômes du Long COVID différents de ceux des adultes et des besoins en matière de soins de santé bien spécifiques. Pour cette raison, la définition clinique du Long COVID chez les adultes, publiée en octobre 2021, pourrait ne pas être utile chez les enfants et les adolescents.
Mais pourquoi avons-nous besoin d’une définition ? L’OMS a souligné que la nouvelle définition mondiale incitera les médecins, les patients, les soignants, les enseignants et d’autres personnes à parler du Long COVID. Cela permettra également aux chercheurs d’étudier le Long COVID de manière plus fiable, car nous ne savons toujours pas grand-chose sur cette maladie, par exemple sur les symptômes, les facteurs de risque et l’évolution de la maladie chez les enfants.
Fatigue, troubles de l’odorat et anxiété sont plus fréquents chez les enfants atteints de Long COVID.
La définition stipule que l’état post-COVID-19, ou Long COVID, chez les enfants et les adolescents « survient chez les personnes ayant des antécédents d’infection confirmée ou probable par le SARS-CoV-2 lorsqu’elles présentent des symptômes qui durent au moins deux mois et qui sont apparus initialement dans les trois mois suivant l’infection aiguë par le COVID-19 ». Cette définition s’applique aux enfants de tous âges.
En plus de la fatigue, de l’altération ou de la perte de l’odorat (anosmie) et de l’anxiété, 21 autres symptômes potentiels de Long COVID sont répertoriés : maux de tête, perte d’appétit, difficultés cognitives et insomnie. L’OMS a noté que ces symptômes peuvent avoir des répercussions sur le fonctionnement quotidien, comme des changements dans les habitudes alimentaires, l’activité physique, le comportement, les résultats scolaires et les interactions sociales (avec les amis, les pairs et la famille). Les symptômes peuvent apparaître après la guérison du COVID-19 ou persister après la maladie initiale.
Cette définition pourrait évoluer en fonction de l’élargissement de nos connaissances.
Définition issue des données scientifiques
La nouvelle définition du Long COVID chez les enfants repose sur les résultats d’un examen systématique et d’une méta-analyse réalisés par le Great Ormond Street Institute of Child Health de l’UCL à Londres. Cette vaste analyse comprenait 60 études publiées antérieurement et totalisant 328 875 participants. Dans cette étude, les enfants et les adolescents infectés par le SARS-CoV-2 ont été comparés à ceux qui n’avaient pas d’antécédents de COVID-19 ou qui avaient été testés négatifs au SARS-CoV-2 (témoins). Les résultats ont montré que beaucoup plus d’enfants infectés par le SARS-CoV-2 présentaient trois symptômes ou plus par rapport aux témoins.
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Processus de consensus d’experts
Dans le cadre d’un processus de consensus, un groupe multidisciplinaire de 27 experts du monde entier a approuvé la définition clinique du Long COVID chez les enfants. Ce groupe d’experts comprenait des chercheurs, des cliniciens, des défenseurs des patients, des membres du personnel de l’OMS et autres. Il présentait également un équilibre en terme de sexes, de régions, de races, d’origines ethniques et d’expertises.
Pour élaborer cette définition, l’OMS a adopté une technique Delphi en deux phases, également utilisée pour définir le Long COVID chez l’adulte. Cette approche de recherche de consensus est largement utilisée dans le domaine des soins de santé et permet de rassembler les connaissances d’experts comme les chercheurs ou les cliniciens, et parfois des personnes touchées. Habituellement, les participants au processus Delphi répondent à plusieurs séries de questions et le résultat final est un consensus général parmi les membres du groupe d’experts.
145 millions de personnes ont contracté le Long COVID au cours des deux premières années de la pandémie
L’Institute for Health Metrics and Evaluation (IHME) estime qu’à la fin de 2021, près de 145 millions de personnes dans le monde avaient développé un Long COVID. La plupart d’entre elles souffraient de l’un des symptômes suivants : fatigue avec douleurs corporelles et sautes d’humeur, problèmes cognitifs et essoufflement. Parmi ces 145 millions de personnes, 22 millions présentaient des symptômes qui persistaient 12 mois après le début du COVID-19. Rien qu’en Europe, plus de 17 millions de personnes ont eu un Long COVID avec des symptômes qui ont persisté pendant au moins trois mois après l’infection par le SARS-CoV-2. Altea a déjà présenté ce rapport de l’IHME de manière détaillée.